La dernière fois je vous ai laissés au pied du village de Grazalema. Nous décidons d’y passer le weekend avec nos amis les “Croods”. Olivier aide Miguel a faire la dernière étagère, celle qui va dans le petit meuble de la salle de bain, pas facile d’accès !
Les enfants eux, passent des heures à jouer!
Nous profitons aussi des chemins de randonnées tout autour. C’est vraiment beau et paisible par ici, on croise tout type de bétail : vaches, moutons, chèvres, cochons! Comme nous, les Espagnols prennent plaisir à se promener ici le weekend. Après le Maroc, ça nous fait bizarre de voir autant de gens faire du sport ou bien se promener avec des chiens. D’ailleurs Yoda nous prend pour sa famille d’accueil et vient volontiers se promener avec nous !
Olivier propose à nouveau une séance d’escalade. Cette fois la paroi est beaucoup plus haute que notre première fois au Maroc et j’avoue que je suis trop impressionnée pour me laisser tenter! Mais Miguel est totalement dans son élément et s’en donne à coeur joie en grimpant 4 fois jusqu’en haut, avec chaussons d’escalade ou avec babouches, mdr ! Pablo, lui, en fait une bonne partie pour l’immense plaisir de se laisser glisser en redescendant! Et Lola, se craignant un peu plus mais tout de même en étant nettement plus courageuse que sa maman grimpe déjà la partie basse. L’essentiel c’est de se faire plaisir et les ingrédients sont là! C’est chouette de partager ça avec les amis!
Nous recevons un coup de fil de Barbara et Pavel, la famille Belge rencontrée à Tafraout le même jour que les Croods. Nous savions qu’il serait possible de nous retrouver courant février en Andalousie mais ce qui est drôle c’est que ce soit en même temps qu’avec les Croods. Du coup nous passons notre dernière soirée tous ensemble, comme nous avions passé la première il y a presque deux mois. Et ce qui est fou c’est d’être aussi émus de se séparer alors que justement il y a deux mois on ne se connaissait pas du tout! Alors on fait comme si on allait se revoir bientôt, c’est plus facile ainsi. N’empêche que les Croods, ils vont probablement mettre le cap sur les Amériques d’ici la fin de l’année et que nous, nous partons en Asie… alors forcément, on sait qu’on ne se reverra pas de si tôt! Bon vent les zamis, on a le coeur gros Mais on est tellement contents de vous connaitre !
La route surplombe un lac, des bouquetins nous coupent devant, c’est joli et ça nous change les idées !
Le village d’Olvera est de toute beauté.
Puis nous arrivons à Antequera. Nous avons prévu de randonner dans le parc naturel del Torcal demain alors nous allons acheter de quoi pique-niquer. Mais tout à coup le voyant rouge de défaut d’injection s’allume et le véhicule cale. Après deux ou trois essais il redémarre, le temps d’aller nous garer sur le parking du supermarché. Pendant que je fais le plein de courses, Miguel soulève le capot et essaye de comprendre ce qui se passe. Nous repartons, mais rebelote ! Il cale à nouveau, redémarre, pour caler à nouveau 100m plus loin. STOP! Pour ne pas faire plus de dégâts, nous décidons de nous garer sur un grand parking et d’appeler l’assistance.
D’ailleurs Harry ne redémarre plus pour grimper sur la dépanneuse. Il est remorqué au garage Iveco le plus proche mais il est déjà tard et ils ferment. Nous dormons juste devant, dans la rue, en attendant le lendemain. Déjà que nous avions le cafard de quitter les copains ce matin, nous nous couchons pas très en forme ce soir…
Dès 9h Miguel arrive à faire démarrer le moteur et a emmener Harry à l’intérieur du garage. Les mécanos sont sympathiques et confiants. 90% de chances que ce soit un problème lié au capteur de pression de la rampe commune d’injection. Ils commandent la pièce, elle arrive à 16h mais une fois changée, le problème reste le même. Ils continuent les recherches et se rendent comptent que le capteur de pression de la pompe haute pression est cassé. Bon, cette fois, c’est sûr ça vient de là. Les délais sont trop longs pour en avoir un neuf, ils en mettent un d’occasion et on repart essayer le camping-car. Raté, le véhicule cale à nouveau mais cette fois pour ne plus jamais redémarrer! Ils pensent que c’est leur capteur d’occasion qui est mauvais, le changent à nouveau puis se rendent à l’évidence : il y a autre chose… mais quoi? L’heure de fermeture est déjà dépassée, on nous tracte jusqu’au garage: retour à la case départ. Sauf que demain il n’y aura pas plus de recherches car c’est un jour férié en Andalousie. Le moral est plutôt en berne car pour une fois nous avions fait un planning en place pour nos 10 derniers jours en Andalousie, notamment aller voir le carnaval sur Aguilas, mais bon, on s’adapte et on se réorganise. Nous passons la nuit dans l’enceinte du garage et nous faisons la connaissance d’un sympathique routier, Jesús qui fait visiter son camion à Pablo.
Il fait un temps magnifique, nous allons nous changer les idées près du parc des dolmens d’Antequera, non loin de là.
Puis comme nous y avons droit avec notre assistance, nous déménageons à l’hôtel juste en face du garage! Ça sera toujours plus confortable et plus glamour que la cour du garage : demain c’est mon anniversaire !
Pour l’occasion nous déjeunons dans la vieille ville qui est très agréable.
Pendant ce temps, les mécanos cherchent le problème d’Harry… et le problème c’est que le réservoir de gasoil est vide !! Gloups ! Notre jauge indique qu’il reste encore 1/4 du réservoir, c’est donc elle qui est défectueuse ! Le coup de la panne sèche, voilà, c’est tout ! La honte ! Bon, ce n’est pas vraiment tout car ils ont quand même changé une pièce cassée, mais bon… Et maintenant qu’est ce qu’on fait? Les mécanos démontent désormais le réservoir de gasoil pour voir ce qui se passe.
La jauge fonctionne au remplissage mais à la descente, elle se bloque. Ils essayent de la nettoyer mais cela ne change rien, il faut la changer. Seulement ce n’est pas la jauge d’origine puisqu’il a fallu en trouver une adaptable au nouveau réservoir marocain. Décidément, ce n’était peut-être pas la meilleure idée de l’année que de faire faire un réservoir plus grand ! Déjà qu’on n’était pas contents des soudures mal faites qui fuyaient, là c’est la jauge qui ne fonctionne pas! Grrr ! Les mécanos nous disent qu’il est compliqué de trouver une jauge d’occasion qui corresponde, qu’en commander une neuve va encore prendre plusieurs jours et qu’on n’est même pas sûrs que ça fonctionnera…. Re GRRRRR ! On peut aussi décider de rester comme cela… Autre solution : faire machine arrière et remettre un réservoir d’origine avec une jauge Iveco! Pfff, ras le bol! Bon, on a le temps du weekend pour réfléchir à tout ça mais on n’a pas envie de le passer en ville alors on décide de leur faire remonter le réservoir, de régler la note (qui est salée, bienvenue en Europe!) et de quitter l’hôtel pour enfin aller faire notre marche dans la réserve del Torcal !
Nous avions besoin de grand air et bien nous sommes gâtés ! Le soleil brille et c’est splendide ici ! Sur 20km² l’érosion a donné des formes incroyables aux roches calcaires. Il y a 150 millions d’années, le Torcal était sous la mer. Le mouvement des plaques a fait surgir progressivement les sédiments calcaires déposés au fond de la mer, et des montagnes sont nées. Ces dernières se sont peu à peu creusées avec l’érosion et l’action du gel et dégel de l’eau à l’intérieur de la roche, accentuant les différentes strates et créant un véritable réseau souterrain.
En chemin on peut découvrir des fossiles d’ammonites…
Et croiser le regard de nombreux bouquetins :
Le soir, les montagnes prennent une jolie couleur et le bivouac est bien tranquille.
Le lendemain, on y retourne car on aime vraiment l’énergie qui se dégage d’ici !
Après ce grand bol d’air nous décidons de ne pas faire plus de frais au garage et de rester sans jauge de gasoil pour le moment. Nous revenons au garage pour les en informer, puis nous allons faire l’école, les courses et avant de reprendre la route… le plein de gasoil, bien sûr ! Mais j’entends Miguel qui jure dehors : re-mauvaise surprise, une nouvelle fuite est apparue au niveau du réservoir mais par le haut cette fois !! Non mais c’est pas vrai ! Nous profitons d’être encore sur Antequera pour retourner au garage… Les mécanos nous regardent avec inquiétude : encore eux ?!! A nouveau ils démontent le réservoir et là ils se rendent compte que la jauge qui a été montée est d’un diamètre nettement inférieur à son trou de logement. Le joint d’embase de la jauge ne couvre plus complètement le trou car il s’est désagrégé au fil des jours. Bravo la précision du travail marocain ! Il faut donc rajouter un plan de joint pour assurer l’étanchéité. Encore deux heures de travail en tout mais heureusement ils ne nous facturent pas cette fois car c’est vrai qu’ils auraient pu déjà s’en rendre compte lors du premier démontage… Bon, cette histoire de réservoir commence à être pénible. Il faudra forcément que Miguel se penche à nouveau dessus. Nous ne savons pas exactement quelle solution durable choisir. En attendant nous diffusons sur FB une demande à d’autres voyageurs pour nous ramener le réservoir d’origine resté au garage chez Ali à Aourir, soit pour le remplacer, soit pour l’ajouter, on ne sait pas trop encore…
Bon, cette fois, c’est la bonne ! C’est reparti pour un moment pense-t-on! On est loin d’imaginer que nous finirons la semaine comme nous l’avons commencée : dans un garage ! Mais pour une autre panne, une vraie! et beaucoup plus importante, cette fois : le turbo. A l’heure actuelle nous sommes sans maison roulante depuis une semaine, mais je vous raconterai ça la prochaine fois !
Je vous laisse sur nos dernières images d’Andalousie, faites de baignades dans deux sources d’eau chaude, c’était vraiment agréable ! Merci les Grone Trotteurs pour les infos !
@ bientôt !
Il faut espérer qu’après ça vous aurez votre quota de pannes pour être tranquilles le reste du périple … Bon courage et ondes positives 🙂
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Bonjour ,
Le voyage c’est comme la vie, il y a des jours (ou des semaines sans) et des jours avec !! heureusement, c’est souvent le + qui l’emporte !!
Au sujet de votre réservoir, il faudrait vous le remonter où ? en France ? j’ai des copains qui embarquent demain pour 2 mois au Maroc, est-ce que ce sera trop tard ?
au plaisir de vous lire avec Harry en bonne santé ! Véro
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