Guerres civiles et génocide des Khmers Rouges

Je ne vais pas vous résumer toute l’histoire du Cambodge, rassurez-vous… mais il me semblait vraiment important de vous parler un peu plus en détail de ce que nous avons appris à travers nos visites, car nous avons vraiment été très touchés.

En 1953, Sihanouk, le roi du Cambodge réussit à obtenir l’indépendance de son pays, après 90 ans de protectorat français. Quand la guerre du Vietnam éclate, il choisit d’abord la neutralité (comme son voisin lao) puis finalement persuadé que les Etats-Unis complotent contre lui et sa famille, il se tourne vers la Chine et le Nord-Vietnam en acceptant que leurs troupes utilisent le territoire cambodgien dans leur lutte contre le Sud-Vietnam et les Etats-Unis. Parallèlement à cela, une partie de la population n’apprécie pas du tout les méthodes autoritaires du roi ni la corruption au sein du gouvernement et de la famille royale. Une rébellion rurale commence à se former, surtout chez les partisans de gauche. Sous la pression de l’armée, le roi répond par une forte répression et le conflit s’intensifie. Pol Pot, le futur chef communiste des Khmers Rouges, lance une guérilla contre le gouvernement avec des combattants entraînés par les Vietnamiens. Alors que Sihanouk est en voyage en France, son cousin avec l’aide d’un grand général, en profite pour le destituer, avec l’approbation des Etats-Unis. Le roi s’exile alors en Chine et se rallie au mouvement révolutionnaire des Khmers Rouges. Cet acte augmente la crédibilité des Khmers Rouges et beaucoup de combattants rejoignent l’Organisation juste pour suivre leur roi et non pour des idées communistes. On est en 1970 et c’est le début de 5 années de guerre civile. Mais déjà depuis 1969, le pays se fait bombarder par les Etats-Unis faisant des centaines de milliers de victimes civiles et de réfugiés. En 4 ans (jusqu’en 1973), on estime que 250 000 Cambodgiens sont morts sous les bombardements américains. Cette situation de guerre a clairement facilité le recrutement des Khmers Rouges au sein des populations les plus décimées, et a sûrement contribué à leur agressivité et leur cruauté.

Malgré l’appui des Etats-Unis à la petite armée cambodgienne, le gouvernement ne tient pas et en avril 1975, 2 semaines avant la prise de Saigon par l’armée vietnamienne (ce qui marquera la fin de la guerre du Vietnam), les Khmers Rouges entrent dans Phnom Penh. C’est censé être la fin de la guerre civile et le début d’une nouvelle ère (l’an zéro même), mais c’est un véritable cauchemar qui démarre pour les Cambodgiens : le règne des Khmers Rouges. Pendant plus de 3 ans et demi, ils instaurent une des dictatures les plus violentes au monde, bafouant tous les droits de l’Homme. Ils sont responsables de la destruction d’une grande partie du pays et de la mort de plus de 2 millions de Cambodgiens (1/4 de la population du pays)… j’y reviens par la suite.

Les purges sanglantes des Khmers Rouges conduisent la population à une autre guerre civile, aidés par les Vietnamiens (eux-même appuyés par l’URSS) qui reprennent la capitale en janvier 1979 et libèrent ainsi le pays. Le Cambodge se retrouve donc intégré dans le “bloc de l’est” et comme le Vietnam, subit l’embargo américain. Il est fermé au monde occidental et son économie s’effondre. Les Khmers Rouges avec leur leader Pol Pot exilé en Thaïlande, lancent alors une campagne internationale pour “sauver” leur pays, toujours alliés au roi Sihanouk appuyé par la Chine. La guerre civile entre Vietnamiens et Khmers Rouges prend de l’ampleur, les deux camps, fournis par leurs alliés respectifs posent des milliers de mines dans les zones rurales et frontalières. ..

En 1991 un accord de paix est enfin trouvé et signé à Paris. Tous les partis y compris les Khmers Rouges acceptent la tenue d’élections libres et démocratiques supervisées par l’ONU. Mais les Khmers Rouges boycottent ces élections en 1993 et rejettent les négociations censées aboutir à un cessez-le-feu. La paix n’est donc que sur le papier. En 1994 les Khmers Rouges changent de tactique et s’attaquent aux touristes. Ils sont enfin déclarés hors la loi par le gouvernement. Les dernières offensives contre les Khmers Rouges ont lieu en 1998, on peut dire que la paix ne s’installe vraiment qu’à ce moment-là. Le Cambodge s’ouvre à nouveau au monde occidental en 1999, autant dire que c’était hier.

Près de Siem Reap, nous avons visité un musée sur les mines : le Cambodia Landmine Museum. Il existe plusieurs musées sur le problème des mines au Cambodge, un peu comme ceux que nous avons vus au Laos. Mais il était vraiment important pour nous de visiter celui-ci. En effet, il y a un an et demi, des voyageurs nous avaient passé un manga en deux tomes intitulé “Enfant soldat”, qui nous avait beaucoup touchés. Le fondateur de ce musée, Aki Ra, est le personnage principal de ce livre, dont voici le résumé : “Aki Ra, dont la mère a été tuée par les Khmers Rouges, doit prendre les armes – à 10 ans- pour survivre aux massacres. Il vit alors dans l’inconscience totale de ses actes, ignorant qu’il existe d’autres modes de vie que celui des soldats. Balloté entre l’armée de Pol Pot, celles du Vietnam et du Cambodge, il nous livre le témoignage d’un drame que l’humanité ne doit pas oublier.”

Aki Ra

Aki Ra a donc passé sa jeunesse très particulière à faire la guerre et à poser des mines. Qui donc aurait été mieux placé que lui pour les enlever, une fois la guerre finie et la prise de conscience à l’âge adulte des horreurs commises ? C’est pour cela qu’Aki Ra a commencé seul et à la main à enlever ces explosifs qu’il avait lui-même posés. Puis il a commencé à collectionner ces diverses bombes et à les présenter aux touristes qui venaient voir les temples d’Angkor, moyennant 1$. Avec cet argent collecté il pouvait venir en aide aux enfants victimes de ces bombes. Aki Ra et sa femme ont en effet accueilli chez eux tous ces enfants estropiés par des bombes, orphelins ou que les parents avaient abandonnés. Ils ont ensuite créé un orphelinat pour ces enfants, qui a fonctionné jusqu’en 2018, année où les derniers enfants ont quitté le site pour entrer dans la vie active.

Mais le travail de déminage lui, continue plus que jamais. Aki Ra ne travaille plus tout seul ni à la main depuis longtemps, il a rejoint des équipes officielles de déminage, avec des moyens plus importants et surtout des règles de sécurité plus sérieuses. Tout est très expliqué dans ce musée avec affiches et audio guide mais en anglais, et ce n’est pas toujours évident pour nous de tout comprendre.

Musée des mines (1)

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Musée des mines (3)

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Un faux champ de mines permet aux visiteurs de s’entraîner, avec du vrai matériel, ce qui impressionne Pablo.

Musée des mines (10)

Maintenant je reviens sur les Khmers Rouges pour que vous réalisiez comme nous, l’atrocité et la stupidité de leurs actes. Il s’agissait donc d’un mouvement politique et militaire communiste radical d’inspiration maoïste. Leur objectif principal était une révolution absolue destinée à faire table rase du passé, à se couper du monde extérieur pour vivre en autarcie, à transformer le pays en une grande coopérative agricole contrôlée par les paysans. Pour eux il n’y avait plus que deux catégories : l’ancien peuple correspondant aux paysans et le nouveau peuple des villes qui devait être rééduqué. Pour ce faire, dès leur arrivée au pouvoir en avril 1975 (déclarée année zéro), ils vidèrent la capitale et les grandes villes de leurs habitants pour les envoyer travailler aux champs. Ils ont menti aux populations en leur disant que c’était provisoire. S’ils n’obéissaient pas, ils étaient aussitôt exécutés. Tout le monde, quelle que soit sa condition, son âge ou son état de santé, était obligé de se rendre à pied jusqu’à des camps en campagne. Même les malades ont été sortis des hôpitaux. On estime que rien qu’à Phnom Penh, 10 000 personnes sont mortes au moment de cette évacuation. Une fois arrivés aux camps, ils étaient considérés comme des esclaves, forcés à travailler entre 12 et 15h par jour. La plupart n’avait aucune connaissance dans le travail agricole, mais Pol Pot partait du principe que la volonté était plus forte que la connaissance… Beaucoup sont morts de fatigue, de maladie ou de faim, les travailleurs ne recevant qu’une soupe de riz deux fois par jour pour un travail éreintant. On cherchait à rééduquer l’ensemble de la population et à effacer toute trace des anciennes cultures : plus de propriété privée (toutes les terres sont réquisitionnées), plus de liens familiaux (les maris perdent leur autorité sur leurs femmes et les parents sur leurs enfants), l’éducation est commune et les repas pris dans des cantines communautaires (on pouvait être tué pour avoir cueilli une banane), les marchés sont supprimés et même la monnaie! Toute religion est interdite, de nombreux temples sont détruits, les moines sont envoyés au travail dans les rizières, quand ils ne sont pas tués. La communauté musulmane est persécutée…

Dans son idée d’épuration ou de purge, Pol Pot commença bien sûr par emprisonner et éliminer tous les membres du gouvernement mais également par la suite, une partie des factions de son organisation (appelée “Angkar”) quand il les jugeait trop modérées. En plus d’être extrémistes, Pol Pot et les hauts dirigeants du pays étaient paranoïaques et voyaient des espions partout. Ils les faisaient éliminer, non sans les avoir torturés avant pour leur extorquer des “aveux” de trahison. Oui car la barbarie des Khmers Rouges atteint son summum dans leur capacité à torturer les gens.

Pour en prendre conscience de manière très concrète il faut se rendre à Phnon Penh, au musée du génocide Tuol Sleng. Ici, avant, se trouvait un lycée, qui en 1975 a été réquisitionné par les Khmers Rouges et transformé en prison de haute sécurité ou S-21, qui devient rapidement le plus grand centre de détention et de torture sur les 200 que contenait le Kampuchea démocratique. On estime à près de 20000 le nombre de personnes ayant été détenues ici. On compte seulement 7 survivants. Toute personne qui arrivait ici était forcément coupable. Les gardiens étaient chargés d’obtenir de leur part des confessions, si besoin imaginaires, comme l’appartenance à la CIA ou au FBI, on leur soufflait souvent des idées qu’ils finissaient par valider pour que la torture cesse. Mais une fois la confession signée ils étaient systématiquement transférés pour être exécutés.

Il n’y avait pas que des militaires ou des politiques, n’importe qui pouvait être arrêté pour n’importe quel crime : moines, intellectuels, étrangers, civils, femmes et enfants… Personne n’était à l’abri quand on sait qu’on pouvait être inculpé pour le simple fait de porter des lunettes… Le personnel de la prison lui-même pouvait se retrouver soudainement de l’autre côté pour ne pas avoir respecté les règles strictes de l’Organisation ou pour avoir par exemple tué un prisonnier sous la torture avant que ce dernier n’ait fait sa confession….

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Nous avons trouvé la visite de ce site aussi éprouvante que celle des camps de concentration en Pologne. Mais elle est vraiment très bien faite car chaque visiteur est muni d’un audio guide en français qui explique très bien l’histoire de la prison. Le calme, la gravité et le respect qui règnent sur les lieux est quelque chose d’impressionnant. Le silence est de mise car chacun écoute son audio guide à son rythme, passant de salle en salle ou bien en s’asseyant à l’extérieur sur un banc à l’ombre des arbres quand l’intérieur des bâtiments devient trop angoissant. Oui, cette visite prend aux tripes et peut être difficile à supporter pour les plus sensibles, et pas seulement pour les enfants. Certaines photographies peuvent être choquantes mais comme l’audio guide prévient avant, rien ne vous oblige à entrer dans telle ou telle pièce. Par précaution j’entrais avant pour faire le tour de la pièce et je disais ensuite à Pablo s’il pouvait entrer, sinon il attendait dehors et écoutait l’audio guide.

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Les extérieurs sont protégés par des barbelés tout comme les étages de certains bâtiments, pour éviter que certains détenus ne se suicident. Ces derniers étaient d’ailleurs régulièrement fouillés pour les mêmes raisons : vérifier qu’ils n’avaient sur eux aucun objet susceptible de servir à se tuer. Les gardiens énuméraient régulièrement à leurs prisonniers les règles ci-dessous. Je vous passe le détail des différentes tortures pratiquées, elles étaient toutes aussi abjectes les unes que les autres. Rien que d’écrire sur ce sujet plusieurs semaines après, je ressens encore ce mal-être, cette boule au ventre que j’ai eue en faisant la visite. Quand on voit tous ces portraits en noir et blanc : que ce soit ceux des victimes pris à leur arrivée dans la prison, mais aussi ceux de leurs bourreaux, souvent si jeunes, des enfants parfois. Le directeur de la prison, Kang Kek Leu, alias Duch avait 33 ans.

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Les prisonniers étaient détenus dans des conditions inhumaines, avec peu de nourriture et une ancienne boite de munition en métal pour faire leurs besoins. Ils étaient tout le temps attachés, soit de manière collective dans de grandes salles, soit dans de minuscules cellules individuelles.

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Et puis il y avait ces salles de torture avec un lit en métal auquel était attaché le prisonnier. C’est ici qu’ont été retrouvées les 14 dernières victimes de la prison, quand les Khmers Rouges ont dû fuir rapidement à l’arrivée des troupes vietnamiennes. Dans certaines pièces sont exposées au mur les photos des prisonniers tels qu’ils ont été retrouvés, ça donne envie de vomir. A vous dégoûter de l’espèce humaine pour toujours. Ces dernières victimes ont été enterrées dans la cour du musée.

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Les 7 prisonniers qui ont survécu à cet enfer étaient en fait des hommes dont les compétences étaient utiles aux Khmers Rouges : réparateur, menuisier, traducteur, sculpteur et peintre pour réaliser des portraits des hauts dirigeants de l’organisation dont Pol Pot. C’est le cas notamment de l’artiste Vann Nath (1946/2011) qui a par la suite peint des tableaux criants de vérité sur les atrocités commises par les Khmers Rouges. Certaines de ses toiles sont exposées ici. Vann Nath disait : “ Ces âmes ont quitté ce monde sans espoir, sans lumière, sans futur. Elles n’avaient pas de vie. Je peins ces scènes pour raconter au monde l‘histoire de ceux qui n’ont pas survécu”.

Je vous laisse aller découvrir sur le net la violence de certains de ses tableaux, si cela vous intéresse.

Aujourd’hui ils ne sont plus que deux survivants : Chum Mey (89 ans) et Bou Meng (78 ans). Nous avons d’ailleurs été surpris de les voir à la fin de notre visite dans la cour pour vendre chacun le livre de leur témoignage. C’était aussi inattendu que perturbant, après tout ce que nous venions de voir et d’entendre. L’image de ces papys se livrant à des séances dédicaces + photos avec les touristes et toute cette ribambelle d’assistants qui prépare les pochettes des livres traduits dans toutes les langues, était en total décalage avec le reste de la visite. D’un autre côté, ils sont les derniers à pouvoir témoigner de l’horreur du site. A un autre moment j’aurais sûrement été intéressée pour acheter ces livres mais là j’étais gênée plus qu’autre chose et beaucoup trop émue…

Chum Mey

Bou Meng

Et puis l’horreur ne s’arrête pas entre ces murs car comme je vous disais quand les prisonniers avaient “avoué” et signé leurs fautes, ils étaient transférés par camion dans un site tout aussi horrible, à une quinzaine de km au sud de la ville pour être purement et simplement exécutés. Entre 1975 et 1979 on estime qu’environ 17000 personnes venant essentiellement de la prison S-21 ont été tuées dans les heures qui ont suivi leur arrivée sur le camp d’exécution de Choeung Ek qu’on appelle aussi Killing Fields ou champs de la mort. S’étendant sur deux hectares, il était sûrement le plus grand d’entre eux mais il faut savoir qu’on a dénombré plus de 300 terrains d’exécution et charniers à travers tout le pays (nous en avions d’ailleurs vu un dans une grotte près de Battambang, dont je vous ai parlé la dernière fois).

Phnom Penh - Killing fields (1)

Ici encore la visite avec audio guide en français permet à chacun d’aller à son rythme pour assimiler les informations données ainsi que ses émotions qu’il est parfois difficile de contenir. L’endroit, arboré et fleuri semble si paisible, notamment le petit lac où l’audio guide propose justement d’écouter une musique poignante puis des témoignages glaçants de survivants des Khmers Rouges mais aussi des bourreaux eux-mêmes…

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Mais la quiétude apparente des lieux ne nous fait pas oublier les atrocités qui ont été commises ici. Il faut savoir que par souci d’économie les victimes n’étaient pas tuées d’une balle dans la tête… non. Les bourreaux utilisaient tout type d’objets susceptibles de tuer : marteaux, haches, pieux, pioches, machettes, palmes tranchantes… Depuis un arbre creux appelé “arbre magique” qui servait de haut-parleur naturel, de la musique révolutionnaire était diffusée en permanence pour camoufler les cris des victimes. Personne ne devait savoir ce qui se passait ici. Mais un autre arbre centenaire porte sur lui les traces terrifiantes de la barbarie humaine, celui tristement intitulé “arbre de la mort contre lequel les enfants étaient frappés par les bourreaux”… Aujourd’hui de nombreux bracelets de couleurs vives y sont accrochés par les visiteurs en leur mémoire.

Phnom Penh - Killing fields (26)

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On dénombre ici 129 charniers, 43 ont été laissés intacts, depuis lesquels remontent régulièrement à la surface des lambeaux de vêtements et des morceaux d’ossements humains. Ils sont ramassés par les gardiens du parc une fois par mois et rassemblés dans des vitrines. Les autres charniers ont été ouverts en 1980, les restes de près de 9000 personnes ont été exhumés, la plupart ligotées et les yeux bandés. En 1988, un stupa du souvenir a été érigé au centre du site où plus de 8000 crânes sont exposés, classés selon le sexe, l’âge et la manière dont a été tuée la victime.

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Il faut savoir également que ce sujet a toujours été très sensible au Cambodge en raison des liens du gouvernement actuel avec l’ancien mouvement communiste. L’histoire du génocide n’est enseigné dans les écoles que depuis 2009.

Phnom Penh - Killing fields (8)

Et puis il aura fallu attendre novembre 2018 pour que les deux derniers grands dirigeants du régime (Nuon Chea, 92 ans et Khieu Samphan, 87 ans) soient déclarés coupables de génocide par un tribunal spécial composé de juges cambodgiens et internationaux. Douch, le directeur de la prison S-21 avait été le premier à avoir été condamné par ce tribunal à la prison à perpétuité en 2012. Pol Pot, le “frère n°1”, de son vrai nom Saloth Sar, est mort en 1998 sans avoir été jugé, comme le reste des autres dirigeants…

Voilà, j’ai essayé d’être la plus claire possible pour vous expliquer une partie bien sombre de l’histoire du Cambodge. C’était important pour moi. Je ne doute pas que certains d’entre vous la connaissaient sûrement déjà. Mais de notre côté, nous avions vaguement entendu parler de guerres au Cambodge et nous connaissions vaguement le nom de Khmers Rouges comme mouvement communiste extrémiste mais nous n’avions pas conscience de l’ampleur des meurtres commis. L’histoire tragique de ce pays nous a profondément marqués aussi parce qu’elle est récente. Et on ressort de ces visites à la fois tristes et révoltés : l’être humain ne retient donc rien de ses erreurs ? Combien de génocides commettra-t-il encore à travers le monde?

Battambang - Phnom Sampov - killing cave (10)

7 commentaires sur « Guerres civiles et génocide des Khmers Rouges »

  1. Récit émouvant !
    Oui,il faut le dire,crier la bêtise humaine.
    Ce sont toujours des années après que l’on apprend la vérité sur ce qui s’est passé en période de guerre.
    Qu’allons nous découvrir en Syrie ?…des charniers vraisemblablement !Des horreurs.
    Toujours au nom d’une idéologie politique ou religieuse.Les deux étant très liées .
    Et puis on apprend que ça continue toujours dans quelques coins de ce globe…
    J’ai lu des récits sur les kmers…
    Mais cette visite avec vous renforce les connaissances,et je suis bouleversée…
    Bonne chance pour la suite de votre voyage et tous mes voeux pour ce nouvel an, en vous souhaitant beaucoup de bonheur simple au quotidien.
    Maryvonne

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  2. Récit très touchant et bouleversant.
    Merci de faire partager cette partie là du voyage.

    Bonne et Heureuse Année.
    Bonne chance pour la suite de votre voyage.
    Et suite à cette lecture ,je n’ai qu’une envie ,vous souhaiter beaucoup de petits bonheurs simples au quotidien.
    Maryvonne

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  3. Désolée pour ces redites…
    J’ai pensé que le premier message ne passait pas.Trop long ?
    C’est pourquoi j’en ai fait un plus court.
    Et maintenant voilà.
    Tandis que vous êtes au chaud ,ici c’est gris et de la mouillasse…
    Prendre un bon thé avec du gâteau aux noix comme le fait en ce moment Josiane !!!
    Ça réchauffe…
    Maryvonne.

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